La Quête d’Authenticité professionnelle : Delphine Heinrich avocate

Ma robe d'avocat, c'est mon déguisement de super-héros. J'en suis très fière.. Je me sens coincée dedans, coincée dans l'image sociale de l'avocat.. Dans l'imaginaire commun , un avocat on le fait intervenir quand c'est la galère.

Dans un monde professionnel en constante évolution, où les impératifs économiques dominent, la recherche de repères et de sens devient primordiale. Delphine Heinrich, avocate passionnée, s’est lancée dans cette quête d’alignement entre ses convictions profondes et ses actions professionnelles.

Confrontée à un dilemme universel, Delphine s’est interrogée sur la manière d’harmoniser son amour pour sa profession avec un modèle économique parfois en contradiction avec ses valeurs. C’est lors d’un événement co-organisé par le CJD Occitanie et Terres EFC Occitanie qu’elle a découvert l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lui offrant de nouvelles perspectives.

Plutôt que de se positionner comme un simple recours juridique, Delphine a choisi de devenir une véritable partenaire pour ses clients. Elle a adopté une approche préventive, cherchant à anticiper et à prévenir les problèmes plutôt qu’à les résoudre après coup. Cette transformation a non seulement renforcé sa relation avec ses clients, mais a aussi eu un impact profond sur son bien-être personnel.

Delphine parle de son « écologie personnelle », décrivant comment elle a retrouvé du sens à son travail et équilibré sa vie professionnelle et personnelle. Elle est devenue une source d’inspiration pour d’autres professionnels, montrant qu’il est possible de redéfinir son métier pour qu’il soit en accord avec ses convictions profondes.

La raison d’être de Delphine est à la fois l’alpha et l’omega de son métier, guidant son parcours et sa réalisation ultime en tant qu’avocate.

Que l’on soit indépendant, TPE, PME, ETI la raison d’être permet d’aligner vos stratégies, produits, service RSE, financière pour ateindre des onjectifs durable ou valeur et valeurs ne sont plus antinomiques.

S'engager en Terres EFC pour Delphine c'est :

un élément déclencheur :

le Modèle Économique de la Profession dans lequel Delphine ressentait une dissonance entre son rôle d’avocate et le modèle économique dominant de sa profession, le décrivant comme profitant des difficultés des clients.

un événement Inspirant :

Delphine a été séduite par un événement coorganisé par le CJD Occitanie et TERRES EFC, où elle a découvert l’économie de la fonctionnalité et de la coopération.

une mise en marche :

Delphine a participé à notre Programme « Trajectoire » sur 18 mois lui offrant une perspective complète sur son entreprise et la manière dont elle pourrait mieux servir ses clients.

une conviction de transformation,

telle que l’Innovation par la Prévention. Delphine a introduit un système d’abonnement pour ses services juridiques, établissant des relations durables avec ses clients et mettant l’accent sur la prévention plutôt que sur la réaction.

Voyez par Vous même son intervention lors de notre Convention spectacle du 30 mai dernier

Ma robe d'avocat,

ci dessous ; transcription de la prise de parole de Delphine Heinrich

c’est mon déguisement de super-héros. J’en suis très fière. J’adore la porter. Mais parfois, et de manière très régulière, je me sens coincée dedans, coincée dans l’image sociale de l’avocat, dans l’imaginaire commun. Et je suis sûre que parmi vous, quand vous entendez « avocat », tout de suite, vous avez des images dans la tête ? Un monsieur un peu bizarre avec un verbiage incompréhensible ? (Je ne parle pas de moi 🙂 ). Et pour certains d’entre vous, vous avez pensé à un tiroir-caisse ? Ting (bruit du tiroir-caisse). J’en étais sûre. Et moi, le problème, c’est que ça coince, ça coince vraiment. J’ai eu plusieurs anecdotes qui m’ont fait comprendre que, dans l’imaginaire commun, on fait appel à un avocat quand – j’ose le dire – c’est la galère !

Le modèle économique d’un cabinet d’avocats, c’est quoi ? Plus vous êtes dans la galère, plus je gagne ma vie ! Et là encore, ça coince. Donc, après deux ans d’exercice de mon métier, je me suis dit : peut-être que tu t’es trompée de voie.

Puis, je rencontre Terres d’EFC. Je participe à « Rendez-vous en terre durable ». Et là, une petite lumière s’allume ! (Ça m’arrive 🙂 ). Et je me demande : pourquoi abandonner ton métier que tu aimes tant ? Je suis fière de cette robe. Pourquoi ne pas le transformer, ajuster la manière de l’exercer ? S’aligner et prendre la liberté de le modeler selon tes convictions ! Je m’engage alors dans la formation « trajectoire » auprès de Terres EFC, et je découvre ma raison d’être. Tenez-vous bien : réparer le monde ! (Je vous l’avais dit, « super-héros » 🙂 ).

Plus humblement, je suis sur terre pour corriger les dysfonctionnements. Je ne peux pas ignorer un dysfonctionnement, une situation disharmonieuse. Surtout si cette dichotomie qui me semble totalement contre-nature entre travailleurs-entrepreneurs et travailleurs-salariés. Pour que chacun puisse jouir de la dignité du travail, en harmonie avec la nature et sa propre nature.

Avec Terres EFC, je me sens enfin à ma place. J’ai donc repensé la manière de facturer. On facture généralement à l’heure. Mais pour bien faire mon travail, je dois creuser, aller plus loin. Oui, j’ai besoin d’informations pour que ma réponse soit adaptée au contexte de l’entreprise. Et donc, ça prend du temps. Sauf que moi, ce « ting ting » du tiroir-caisse, je ne le fais pas toujours. Je me retrouve donc en danger financier.

Une autre manière de faire appel à moi, c’est ce que j’appelle le « One shot ». Un client que je ne vois pas pendant 3, 4, 6 mois, voire un an, arrive toujours en urgence avec une situation… compliquée. Entre-temps, il a consulté plusieurs personnes, mais vient me voir en dernier. Et là, on ne peut souvent que limiter les dégâts.

Avec Terres d’EFC, j’ai décidé de changer les choses. J’ai mis en place une nouvelle offre basée sur deux éléments clés. D’abord, je deviens le partenaire privilégié pour tout ce qui concerne la gestion du personnel et les ressources humaines. Je permet à mon client de ne pas passer des heures sur Internet pour finalement trouver la mauvaise réponse. Je l’empêche aussi de consulter sa cousine Gertrude, qui a fait un an de droit. Et je ne critique pas les experts-comptables, car je pense qu’il y en a dans la salle :). En étant l’interlocutrice privilégiée, je reste constamment en lien avec mon client. Ensuite, je mets en place des rendez-vous réguliers, adaptés à la taille et aux besoins de l’entreprise. Lors de ces rendez-vous, on passe en revue les différents domaines du droit social. Un petit check-up pour anticiper et prévenir les problèmes. C’est une approche préventive, un peu comme la médecine chinoise, mais appliquée au droit du travail.

Pourquoi la prévention est-elle si importante en droit social ? Certains chefs d’entreprise diront : « Ça fait 15 ans que j’ai ma boîte, je n’ai jamais eu affaire aux prud’hommes, ce n’est pas pour moi, je ne suis pas concerné. » Mais considérez ceci : sur 153 000 PME en France, hors micro-entreprises, 150 000 ont eu affaire au Conseil de prud’hommes chaque année. La condamnation moyenne des entreprises devant le Conseil des prud’hommes est de 30 000€. Et je ne parle même pas des charges supplémentaires.

Prenons une anecdote réelle : une clause de contrat de travail concernant une rémunération variable, mal ficelée, claire, mais ouverte à interprétation. Résultat aux prud’hommes : 80 000€ de rappel de salaires, sans compter les charges. Vous voyez, la prévention est cruciale.

Et pour finir sur une note positive, grâce à cette nouvelle approche, j’ai retrouvé du sens dans mon travail. Je me dis : « Je sers vraiment à quelque chose. » Je travaille de manière plus sereine, moins stressée, et moins dans l’urgence. Ma vie personnelle et familiale est moins impactée. Je réponds à mes clients de manière plus claire, sans jargon ni verbiage. Je prends le temps d’expliquer, de rendre mon travail plus compréhensible, meilleur et plus pertinent.

Au final, je pense que je vais garder cette robe.

Merci

 

11/12/2023

Par Thierry Coulmain consultant RSE & Communication