Pour ceux qui suivent Voies de Pionniers l’émission mensuelle des Clubs EFC, vous avez peut-être suivi celui de Claire Miquel dirigeante d’OTCE Infra ou certainement vu sur linkedin quelques extraits.
Alors dans ces lignes je commencerai par l’intro et filerai directement à la conclusion d’Elodie Guyot Secrétaire Générale de Terres EFC Occitanie
Claire, sur cette première question avec toi, j'avais envie que tu nous parles de toi.
EG (Elodie Guyot)
Claire, sur cette première question avec toi, j’avais envie que tu nous parles de toi. D’abord d’entendre qui est Claire, quelle est la cheffe d’entreprise que tu es ?CM (Claire Miquel)
J’ai eu l’opportunité avec trois autres collègues, de créer un premier bureau d’études. J’avais 29 ans à l’époque.
Trois ans après, on a été intégré dans le Groupe OTCE et j’ai pris la direction du bureau d’études qui aujourd’hui s’appelle OTCE InfraEG – Ce que je voudrais surtout entendre, c’était ton levier motivationnel.
Qu’est-ce qui t’anime ? Toi, en tant qu’humain.CM – On parle de recherche de sens au travail, de créer des vrais partenariats avec nos clients, de partager des valeurs et surtout, une envie de bien faire.
Et après ce qui m’anime profondément dans mon parcours, c’est d’aimer développer, de faire grandir les personnes que j’ai autour de moi, et fondamentalement surtout d’être utile.
Et puis le petit rêve de changer le monde qui reste présent malgré tout.
En effet se lancer dans un parcours EFC doit répondre à des motivations profondes, telles que celles évoquées par Claire comme le sens au travail et l'ouverture sur notre monde VUCA (Volatil, I(U)ncertain, Complexe et Ambigu) pour donner une cohérence à nos actions... Mais sans perdre de vue que l' Entreprise doit apporter la rentabilité nécessaire aux Objectifs ou à la Raison-d'Être.
Élodie, quelle est ta synthèse de ces 45 min d'entretien avec Claire ?
Transcription de cette vidéo complétée de quelques remarques au fil de l’eau
"les déclencheurs de la transformation EFC"
EG – Dans cette dernière partie, je vais revenir sur les éléments les plus marquants ou remarquables dans le témoignage de Claire Miquel. (Quand bien même, je la « kiffe » et j’ai trouvé que tout était remarquable ) en faisant un travail de tri et de synthèse.
Et puis, en donnant à voir ce qui peut parfois être du bon sens ou de la normalité et contre lequel moi, personnellement, je lutte, car si ce n’était que du bon sens et de la normalité, cela ne semblerait pas être une démarche aussi pionnière. Et c’est bien parce que c’est soutenu par une pensée que l’action perdure dans la durée.
Moi, ce que j’ai entendu en termes d’éléments déclencheurs pour une entreprise comme celle de Claire, c’est une pression du marché, une pression du marché qui met en place de la concurrence, une concurrence parfois très forte. Quand on découvre que ton concurrent est deux fois moins cher que Toi, il ne s’agit pas juste de rogner sur deux, trois ou quatre réunions. Cela vient re-questionner la structure et les fondamentaux de : quelle est la proposition de valeur et les attentes du client?
Dans un contexte où on a des équipes qui ont à cœur de bien faire leur travail, des techniciens passionnés de leur métier, c’est très compliqué de rogner sur le travail bien fait et donc cela se traduit par une surcharge de travail, d’heures supplémentaires non payées et un sentiment d’impuissance de se dire : il y a un marché comme ça qui nous emmène vers un « quelque par »t vers lequel on on n’a pas envie d’aller.
Et pour Claire : elle dit qu’ avec l’économie de la fonctionnalité, de la coopération, il y a, à un moment donné, un truc qui dit OUI, c’est vers là que j’ai envie d’oser faire des petits pas. Parce qu’elle nous parle bien de petits pas et d’expérimentation, et non pas d’un truc en mode on/off du jour au lendemain.
Claire nous fait bien ressentir au travers d'OTCE Infra, bureau d'étude en génie civil et VRD (travaux d'aménagement urbain en Voirie et Réseaux Divers) le fragile équilibre entre des réponses aux appels d'offres de type "Obligation de moyen" donc au moindre coût et celles que je qualifierai d’Obligation de résultat ». Réponses qui ne peuvent se penser que si une vision commune des objectifs entre la Commune et le prestataire se fait jour. Le C de EFC prend alors tout son sens.
Retrouvez la réponse de Claire à laquelle Elodie fait référence dans cet extrait :
Ainsi qu’une illustration exemplaire qui fait chaud au coeur : « Commune de LHERM »
"Les actions remarquables d'OTCE Infra dans le cadre du référentiel EFC"
EG – Parmi les actes de transformation assez remarquables qui ont été mis en place, il y a ce qu’on appelle en économie de la fonctionnalité et de la coopération, des rendez-vous de réflexivité avec les clients.
Vous l’avez compris, ce n’est pas juste, j’appelle mon client, on va manger ensemble et puis se raconter à quel point ce qu’on a fait, c’était chouette, et voir : quel est le prochain marché sur lequel on peut répondre?
Ça s’intéresse un petit peu plus à comprendre à ce qui se joue chez notre interlocuteur en s’intéressant aux usages de notre travail, à aller comprendre…
J’ai une question que j’aime bien. Et si on n’avait pas été là, sur ce projet et que s’aurait été un autre : qu’est-ce qui aurait pu manquer?
Cela permet de révéler aussi en creux la valeur amenée au client et de se rendre compte finalement que nous, on a peut-être l’impression parfois de « faire ça », mais la valeur qui est perçue est un peu plus grande. Et notamment, ça vous a permis de pouvoir travailler sur l’affirmation de l’identité d’OTCE.
Et moi, je crois profondément qu’on n’est pas en train de transformer la boite. Quand on fait cela, on est ni plus ni moins en train de lui permettre d’être ce qu’elle est profondément initialement au départ. On n’est pas sur des transformations de la raison d’être, mais vraiment sur l’affirmation de quelque chose de latent qui avait du mal à se dire et à s’exprimer. Donc, le travail que vous avez fait dans la plaquette commerciale, par exemple, ou la raison d’être par la suite, est vraiment un outil vous permettant d’affirmer « qui vous êtes » afin de pouvoir être reconnu selon cette grille de lecture là. Ce qui permet plusieurs choses : d’être choisi pour ce que vous êtes et votre proposition de valeur différenciante, d’être choisi pour le travail que vous faites et la valeur que vous apportez. Cela permet deux choses : restaurer les marges ; reconnaître le travail qui est apporté par les collaborateurs et donc cela nourrit la reconnaissance.
Avoir le courage de questionner ses clients, n'a rien d'évident comme Claire le précise ci-dessous en répondant à la "longue" question d'Elodie 🙂
Cependant les enseignements sont riches.
On découvre par exemple que ce qui est évidant pour Nous devient un réel atout pour le Client... et le contraire est tout aussi vrai.
Cela peut sembler un truisme, mais il n'en est rien, c'est un premier pas sur une réelle compréhension de notre rôle et de sa perception afin de bien aligner son identité rêvée avec son identité perçue.
"De l'importance de bien cerner sa Raison d'Être dans un parcours EFC"
EG – Vous parlez aussi du fait que vous avez travaillé sur la Raison d’Être. Une raison d’être qui, à la fois, fait le travail de communication pour mieux se dire que : si tout ne se compte pas, tout peut se raconter, notamment au travers d’une raison d’être. C’est aussi une raison d’être qui aide à décider et à orienter l’entreprise. Elle agit comme CAP, c’était le terme que tu as utilisé. Donc comme CAP pour nous aider à nous orienter, et aussi pour (et là on travaille sur la deuxième dimension qui est importante : la question du Sens, la reconnaissance est importante, le sens l’ait aussi) où l’on vient travailler sur l’enjeu du sens quand on bosse sur la question de la raison d’être.
"Du courage à la contractualisation "
EG – Ensuite, vous avez parlé du « gros » travail que vous menez, commercialement parlant, avec courage (parce que je crois qu’il faut du courage pour faire ça), d’oser dire à son client ou de créer un dispositif dans lequel on amène le client à comprendre qu’entre ce qui nous a demandé et la réalité de ce dont il a besoin, il y a un petit écart, qu’il est important, d’aller creuser, parce que c’est dans cet écart-là que se cache la création de valeur énorme. À la fois, quand on porte un projet comme le votre, c’est-à-dire des projets territoriaux où il y a la question de « l’habiter dans les territoires » et souvent une question d’empreinte environnementale qui vous porte à cœur. Je le vois, entre cet été et maintenant, il y a neuf mois qui viennent de s’écouler, et on voit comment l’entreprise est en capacité d’avoir de plus en plus les moyens de porter cette conviction environnementale qui vous anime, tout en étant conscient que l’on vit dans un monde où l’économie a une place importante, et qu’il est essentiel de pouvoir concilier, et non pas faire des compromis, mais de pouvoir concilier performance économique, sociale et environnementale.
Et cela, vous est aussi permis par la façon dont vous contractualisez, et notamment dans ces façons de créer des relations de confiance qui vont permettre à vos collaborateurs de pouvoir avoir la possibilité d’explorer des choses qu’ils n’auraient pas jusqu’alors explorées et ainsi pouvoir être force de proposition pour aller toucher réellement les vrais besoins qui se cachent derrière la demande et apporter de la pertinence.
Voilà, le retour en synthèse que je peux faire là-dessus. (EG)
Même si une démarche EFC peut être encore difficile dans les appels d'offres du BOAMP, les propositions basées sur une vision commune des objectifs dans des propositions de gré à gré deviennent source de satisfaction pour les parties prenantes tout en assurant la nécessaire rentabilité de l'entreprise
En conclusion de la conclusion
C'est très simple : FONÇEZ
Comme le dit Claire avec son petit sourire un brin espiègle
16 juin 2024
Par Thierry Coulmain consultant RSE & Communication